Le CEREQ a publié, en avril dernier, un article autour de la thématique de la mobilité professionnelle et des reconversions à l’heure de la crise sanitaire. Le Centre d’Etudes et de Recherches sur les Qualifications base son analyse sur des travaux de recherche préalables et vise à proposer des pistes d’action. Anticiper, accompagner, créer des synergies : autant d’outils pour mieux négocier le virage d’un bouleversement économique majeur et soutenir les travailleurs dans leur reconversion.
Le CEREQ a publié, en avril dernier, un article autour de la thématique de la mobilité professionnelle et des reconversions à l’heure de la crise sanitaire. Le Centre d’Etudes et de Recherches sur les Qualifications base son analyse sur des travaux de recherche préalables et vise à proposer des pistes d’action. Anticiper, accompagner, créer des synergies : autant d’outils pour mieux négocier le virage d’un bouleversement économique majeur et soutenir les travailleurs dans leur reconversion.
Le marché de l’emploi et la crise sanitaire
La crise de la Covid19, et ses restrictions sanitaires, ont eu un impact immense sur de nombreux secteurs professionnels ainsi que sur le marché de l’emploi. Un volume considérable de travailleurs se retrouvent sans emploi, engendrant d’indispensables mouvements de reconversion. Encadrer le processus de mobilité et de requalification des travailleurs de manière stratégique et intégrée devient incontournable. Le CEREQ insiste sur l’importance d’une synergie entre les entreprises, les structures d’accompagnement et les organismes de formation.
Une réflexion qui ne date pas d’hier
En France, la gestion des reconversions est une matière qui préoccupe les acteurs de l’emploi depuis plus de 70 ans. Au fil des époques, des modes d’encadrement se sont succédés favorisant de plus en plus le droit des travailleurs, jusqu’à la loi « avenir » de 2018. Le dispositif des Transitions Collectives, activé en janvier 2021, vise à faciliter la reconversion des travailleurs qui le désirent vers des fonctions fortement recherchées sur le marché de l’emploi.
L’importance d’un processus global et durable
Le CEREQ rappelle le contexte préalable à la crise sanitaire qui rencontrait déjà le défi des transformations numérique et écologique. Les conséquences d’une crise inédite et majeure s’ajoutent à ce paysage économique. Un processus de gestion global et durable devient crucial pour absorber les changements, favoriser une reprise organisée, et éviter de laisser les travailleurs impactés de côté.
Le cas des travailleurs peu qualifiés
Le CEREQ observe que les fonctions nécessitant peu ou pas de qualifications particulières sont les plus fragilisées en cas de restructuration. Peu qualifiés et peu poussés à la formation par leurs employeurs, les travailleurs concernés disposent de moins de compétences transférables. Ils ont un accès plus limité à la mobilité professionnelle, d’où l’importance de placer les profils peu qualifiés au centre de la réflexion sur la reconversion. Le CEREQ attire l’attention sur les freins que rencontrent ces travailleurs dans leur parcours de formation et incite les entreprises à s’impliquer davantage.
Quatre leviers d’action
S’inspirant de plusieurs études sur le sujet, le CEREQ propose quatre leviers d’action pour favoriser la formation, la requalification et la mobilité des profils moins qualifiés.
1 : Valider les qualifications acquises sur le poste de travail
La formation n’est pas le seul outil permettant d’engranger des compétences nouvelles. Nombreux sont les travailleurs moins qualifiés qui développent des compétences dans l’exercice de leur fonction. Le CEREQ propose d’encourager des dispositifs comme la VAE, Validation des Acquis de l’Expérience, et les AFEST, Actions de Formation En Situation de Travail. Les compétences réelles seront, par ce biais, davantage valorisées et ouvriront des opportunités de mobilité.
2 : Offrir un accompagnement renforcé
Le CEREQ préconise un accompagnement spécifique, en matière de formation et de gestion des compétences, à l’attention des profils moins qualifiés. Des outils existent déjà comme le bilan des compétences ou le Conseil en Evolution Professionnel. Un accompagnement supplémentaire aurait pour objet d’identifier les métiers et secteurs dans lesquels valoriser ses compétences actuelles, les qualifications manquantes pour accéder à certains emplois et le chemin pour les acquérir.
3 : Proposer des mobilités certifiantes
La gestion de la mobilité au sein d’une entreprise peut également constituer un levier d’action important. Certaines catégories de fonctions, comme la logistique, rencontrent un turn-over important. La mobilité certifiante offre une opportunité d’évolution de carrière, source de motivation pour les travailleurs qui resteront plus longtemps dans l’entreprise.
4 : Simplifier et harmoniser
Le CEREQ conseille d’améliorer la lisibilité en matière de certifications. Une compréhension claire des certifications et de leurs liens avec la mobilité favorisera la prise de repères et de décisions des travailleurs.
La mobilité professionnelle est un enjeu central de la gestion de crise en matière d’emploi. Le CEREQ invite les entreprises et les acteurs de la formation et de la gestion de compétences à s’emparer de ces pistes d’action. Pour en savoir plus, consultez la publication du CEREQ.
