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Le CDI pour les apprentis

Le Centre d’Etudes et de Recherches sur les Qualifications – le CEREQ – a publié, en avril dernier, un article intitulé « Débuter en CDI : le plus des apprentis ». Ce texte apporte un éclairage sur les corrélations entre la formation en apprentissage, le premier emploi et l’obtention d’un CDI. Une publication à ne pas manquer pour saisir les enjeux du développement de l’apprentissage en France.

L’apprentissage à la loupe

L’apprentissage présente de nombreux avantages, tant dans l’acquisition des compétences que dans l’insertion sur le marché de l’emploi. La formation en situation de travail se développe de plus en plus en France et prend ses marques dans de nouveaux métiers et secteurs d’activités. Le CEREQ souligne que ce mode de formation reste malgré tout minoritaire chez nous, tandis que d’autres pays européens le favorisent davantage. Le BREF – Bulletin de Recherches Emploi Formation –, rédigé par le CEREQ, a pour objet de mettre en évidence la plus-value de l’apprentissage dans le démarrage du parcours professionnel.

Le double effet de proximité

Dans cette publication, les analyses du CEREQ mettent en lumière un double « effet de proximité ». Un concept central dans cette thématique qui vise à éclairer les interactions entre l’apprentissage et la recherche d’emploi. Il existe un effet de proximité entre le jeune apprenti et l’entreprise qui le forme, et qui est aussi susceptible de devenir son futur employeur. Un deuxième effet de proximité se marque dans la relation entre la spécialité acquise en apprentissage et la probabilité de trouver un emploi dans cette branche professionnelle spécifique. Ce sont ces mécanismes qui vont, en grande partie, influencer l’engagement de l’apprenti, que cela soit dans l’entreprise formatrice ou dans une autre entreprise du même secteur.

L’enquête « Génération 2000 »

Le BREF du CEREQ base notamment ses réflexions sur les résultats de l’enquête « Génération 2000 ». Cette enquête date de 2013 et analyse le parcours d’emploi de jeunes diplômés en 2010. « Génération 2000 » aboutit au constat que l’apprentissage débouche sur davantage d’engagements que le parcours scolaire traditionnel, et également sur plus d’embauche en CDI. Elle nous éclaire aussi sur les enjeux de l’obtention d’un CDI lors d’un premier job. Le CDD étant majoritaire depuis plus de deux décennies, décrocher un CDI représente une certaine valeur aux yeux du candidat comme de l’entreprise. Mais l’on observe surtout que le CDI est un gage de pérennité et de stabilité pour la carrière du jeune travailleur concerné.

Le pied dans la porte

La formation en situation de travail ouvre les portes de l’entreprise au jeune apprenti de manière très concrète. Sur une période de temps conséquente, il apprend et acquiert des compétences spécifiques au métier et au secteur d’activités. Mais il se familiarise également avec le milieu professionnel. Sur le terrain, l’apprenti appréhende les réalités de la vie en entreprise, les contraintes et règlements à intégrer, la culture et la philosophie de l’entreprise. Il s’acclimate au fonctionnement du marché de l’emploi et au rythme de la vie professionnel. Au moment d’un éventuel engagement, il est donc directement opérationnel, que ce soit au sein de l’entreprise formatrice ou dans une structure du même secteur.

Un atout pour l’entreprise

L’entreprise connait ses apprentis, elle a l’occasion de les observer et de les tester en situation de travail. Un mode de recrutement particulièrement qualitatif, idéal pour rassurer l’employeur sur les capacités et la fiabilité de ses futurs salariés. L’entreprise s’est engagée dans l’apprentissage, consacrant du temps et de l’énergie à la formation du jeune, ce qui la motive à poursuivre la relation de travail. Grâce à la période d’apprentissage, elle a aussi eu l’occasion de former le candidat aux besoins spécifiques inhérents à sa structure.

Apprentis versus scolaires

L’enquête « Génération 2000 » nous montre des différences entre l’amorce du parcours professionnel des apprentis et des jeunes en parcours scolaire professionnel. Les « scolaires », titulaires de compétences plus génériques, seront moins souvent engagés par l’entreprise qui fut leur lieu de stage que les apprentis. La différence se marque encore davantage au niveau de l’enseignement supérieur de type court. Les apprentis ont aussi l’avantage de trouver plus facilement un premier emploi dans la branche de leur formation que les scolaires.

La question des CDI

Les apprentis décrochent plus souvent un premier emploi dans l’entreprise formatrice ou, à défaut, dans le même secteur, mais cela influence-t-il le fait d’obtenir un CDI? La publication du CEREQ confirme que les apprentis, obtenant un premier emploi dans l’entreprise connue, reçoivent plus de CDI que les scolaires. Le CDI est également plus fréquent, mais dans une moindre mesure, quand ils trouvent un emploi dans leur spécialité. Globalement, les jeunes sortant d’apprentissage supérieur court obtiennent davantage de CDI au premier emploi que les scolaires.

La formation en apprentissage est donc un atout significatif pour décrocher un emploi et un CDI éventuel. Elle reste cependant dépendante de la santé du secteur professionnel concerné, particulièrement pour le niveau secondaire, le supérieur décrochant aussi des CDI dans d’autres branches. Le CEREQ insiste sur l’importance de l’effet de proximité entre l’apprenti et l’entreprise, véritable levier de l’efficacité du dispositif.

Consultez, ici, la publication du CEREQ : « Débuter en CDI : le plus des apprentis. »

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