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Réforme et certification : quelles conséquences pour les petits organismes de formation et les indépendants?

Quel est l’impact de la loi Avenir sur les organismes de formation ?
La loi Avenir, promulguée en 2018, réformait en profondeur les contours de la formation et du développement des compétences. Transformation des OPCA en OPCO, uniformisation des certifications, réorganisation de la gestion des fonds publics, les acteurs du secteur traversent, depuis, un large processus d’adaptation. Les petits organismes de formation et les formateurs indépendants sont également amenés à relever des défis conséquents. A travers la nouvelle certification Qualiopi, ils s’intégrent progressivement dans les dispositions de la réforme.

Objectif : Qualiopi

La certification Qualiopi constitue le plus gros chantier réservé aux organismes et aux indépendants dans le domaine de la formation. Objectifs : uniformiser et rendre accessible l’offre de formation tout en lui assurant un niveau de qualité optimal. Dans cet esprit, les opérateurs de formation sont amenés à faire évaluer et certifier leurs offres, processus sans lequel ils ne pourraient bénéficier des fonds de l’état gérés par les OPCO. Des organismes certificateurs, agréés par France Compétence, occupent, en plus de leur mission certifiante, un rôle d’accompagnement dans le processus qualité.

Le processus de certification

Chaque entreprise de formation, qui souhaite obtenir une certification, prend contact avec un organisme certificateur. A l’occasion d’un audit, celui-ci évalue l’adéquation de l’opérateur de formation par rapport à 7 critères :

  • « Les conditions d’information du public sur les prestations proposées, les délais pour y accéder et les résultats obtenus ;
  • L’identification précise des objectifs des prestations proposées et l’adaptation de ces prestations aux publics bénéficiaires, lors de la conception des prestations ;
  • L’adaptation aux publics bénéficiaires des prestations et des modalités d’accueil, d’accompagnement, de suivi et d’évaluation mises en œuvre ;
  • L’adéquation des moyens pédagogiques, techniques et d’encadrement aux prestations mises en œuvre ;
  • La qualification et le développement des connaissances et compétences des personnels chargés de mettre en œuvre les prestations ;
  • L’inscription et l’investissement du prestataire dans son environnement professionnel ;
  • Le recueil et la prise en compte des appréciations et des réclamations formulées par les parties prenantes aux prestations délivrées. »

Ces critères sont rendus concrets et évaluables grâce à de nombreux indicateurs. Un rapport s’en suit confirmant la conformité ou non de l’organisme. Celui-ci dispose de plusieurs mois pour travailler sur les points qui nécessitent des améliorations. La certification Qualiopi est valable trois ans et doit ensuite être renouvelée. Suite à la crise sanitaire, le délai pour effectuer la démarche de certification a été repoussé au 1er janvier 2022.

Une démarche coûteuse

La démarche de certification exige, de la part des acteurs de la formation, un travail d’anticipation important. Cette préparation optimise le déroulement de l’audit et augmente les chances d’obtenir la certification Qualiopi. L’opération de certification peut se révéler chronophage et énergivore pour les petites structures et les indépendants. Elle représente aussi un coût financier puisque les audits, réalisés par les organismes certificateurs, sont payants. Des modifications dans la prise en charge financière pourraient aussi advenir et contraindre les organismes à revoir leur copie en matière de budget.

Une opportunité d’optimiser ses formations

Malgré le coût et le volume de travail inhérents à l’obtention de la certification, Qualiopi constitue aussi une opportunité de professionnaliser les parcours de formation. En analysant son offre et en l’amenant au niveau des critères Qualiopi, l’opérateur de formation atteint une meilleure performance. A travers ce processus, les prestations proposées se font aussi plus adaptées aux besoins du marché. Optimiser la qualité des formations devrait donc être un gage de succès pour toutes les structures concernées.

Une communication performante

Le dispositif de certification s’inscrit également dans un souhait de clarté, de structure et de lisibilité. Autrement dit, si toutes les formations, finançables par l’état, répondent aux mêmes critères de qualité, d’information et d’expertise, les candidats demandeurs y verront plus clair. Les organismes de formation sont invités à utiliser des dénominations homogènes, à permettre une identification optimale des formations proposées et des compétences développées. Ce travail d’uniformisation destiné à faciliter l’accès à la formation devrait être source de retombées positives pour les opérateurs.

Un nouvel esprit de travail

Orientée qualité, homogénéité et accessibilité, l’esprit de la certification Qualiopi, c’est aussi l’implémentation d’une nouvelle philosophie de travail dans le secteur. La recherche de la qualité s’imprime désormais dans une forme d’habitude de travail au long cours. Suite au travail conjoint de tous les piliers du monde de la formation, on s’attend à un impact positif sur la professionnalisation et la performance. La loi Avenir vise à obtenir une offre de formation plus exhaustive, plus performante, plus aisée à comparer et à analyser.

Les organismes de formation de petite taille et les indépendants sont donc, suite à la réforme issue de la loi Avenir, confrontés à des exigences nouvelles. Gourmandes en temps de travail, elles peuvent apparaître comme des contraintes dans un premier temps. L’augmentation de la qualité et la professionnalisation des services devraient cependant démontrer des répercussions positives pour l’ensemble du secteur.

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